dimanche 15 septembre 2019
Rue du Belvédère ou Rue Belvédère? (2019)
2019-09-13. On garde des traces de
l’anglicisation passée non seulement dans le langage quotidien mais aussi en
toponymie. La Tribune (Sherbrooke) produit un reportage sur des enfants
abandonnés dans un sous-sol de la «rue Belvédère» (Le Soleil, 13
septembre, p. 10). On ne dirait pas «rue Collège», ni «rue Montagne» ou,
encore, «rue Fort» en français. Malheureusement, les villes du Québec portent
encore les stigmates des traductions littérales et du laisser-faire des
francophones au xixe siècle. Au demeurant, une «rue Belvédère» agrémente encore
ou dépare, c’est selon, la capitale nationale. Il faudra bien que l’une des
deux villes corrige le toponyme un jour et donne l’exemple à l’autre, la reine
de l'Estrie ou la capitale.
vendredi 6 septembre 2019
Vous dites «loi 101»? (2019)
2019-09-06. Tout le monde pense que la loi 101 existe. Reconnaissons que l’expression est fausse. Elle désigne la loi 5-1977 des Lois du Québec. Il y a une distinction à faire entre un projet de loi étudié et adopté par la représentation nationale et la loi qu’elle devient une fois sanctionnée par le chef de l’État. Aussi, une manchette «Rouvrir la loi 101 redevient possible» (Le Devoir, 5 septembre, p. A 1) est trompeuse : il n’existe plus de loi 101. Le projet une fois ratifié fut publié dans le Recueil des lois du Québec sous un nouveau numéro : «chapitre 5» des lois de l’année de son adoption. La presse écrite devrait avoir le réflexe de mettre l’expression «loi 101» entre guillemets . De leur côté, les journalistes de l’audiovisuel pourraient utiliser le sigle CLF utilisé par Éric Poirier du début à la fin de son livre La Charte de la langue française (Septentrion, 2016). Poirier a quand même accepté le sous-titre : Ce qu’il reste de la loi 101…. en raison de la popularité de l’expression. Somme toute, écrire «loi 101» et dire CLF.
jeudi 5 septembre 2019
«Démotion« de Nathalie Roy ou le franglais à RDI (2019)
2019-09-05. Le remaniement ministériel a eu lieu à Québec, non pas à Ottawa ni à Washington. Le bandeau de l’écran de RDI annonça «Démotion de Nathalie Roy» 4 septembre, 16 h 15). Les titreurs de la chaîne mêlent les langues. Le mot «demotion» est un mot anglais. On pourrait l’intégrer au vocabulaire français et le faire insérer dans le Robert ou le Larousse s’il répondait à un vide langagier du français. Pour l’heure, c’est du franglais. Le français possède déjà «rétrogradation », «déclassement», «dégommage», etc. Le premier conseiller linguistique de Radio-Canada, peut-être pas de RDI! écrit : «’Démotion’ est un calque de l’anglais. …. Il faut utiliser le terme rétrogradation. … ce mot à l’avantage d’avoir un verbe dérivé…» (400 capsules linguistiques, vol. 2; 2010, p. 194). On trouvera une observation semblable dans Vocabulaire des relations professionnelles (Presses Universitaires, 2009) de l’Office de la langue. Les linguistes de RDI devraient examiner le mot.
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