dimanche 3 décembre 2023

Tournures: «Prendre un break»

2023-11-17. Lise Lachance, une administratrice de l’Asulf (www.asulf.org), a établi une liste d’expressions anglaises dont la suivante : «Take a break». Elle en note la traduction correcte: «Faire une pause». Par le passé, les Québécois «prenaient un break». Ils traduisaient bêtement le verbe, mais ne s'efforçaient pas de traduire le mot anglais. Le mot «pause» s’est imposé avec le temps. Cependant, on ne parvenait pas toujours à «faire« une pause. On se contentait de «prendre» une pause. Or il faut se méfier : le verbe «prendre» est un redoutable producteur de formes fautives. Le Multi dictionnaire de la langue française (2021) en aligne une quinzaine. Bref, «faisons» une pause!

 

Exclamations: Oh my God!

2023-11. 16. Le Journal de Québec et le Journal de Montréal ont marqué et marquent encore au besoin des articles du leitmotiv «En français s.v.p.». Sans raisons apparentes, leurs lecteurs sont confrontés à une manchette inexpliquée et sans doute injustifiée en rapport avec le lancement de pièces de monnaie à l’effigie du roi Charles III : «Oh my God» (15 novembre). Les exclamations sont souvent d'origine anglaises. Jean Forest en aligne 350 ou 400 (Le Grand glossaire des anglicismes; 2008) et il relève «Ho my God!». Lionel Meney note que les Québécois empruntent à l’anglais de nombreuses expressions relatives à leurs rapports avec les événements. L’exclamation se rend facilement en français (Mon Dieu! Ho, mon Dieu! Ho là là!). Si les journaux de Québecor parvenaient à traduire l’expression anglaise à la Une d’un numéro à venir, ils contribueraient à franciser le secteur des exclamations.

 

 

Black Friday au Québec et en France

2023-11-18. L’Express, l’hebdo français, diffuse un message publicitaire (20 novembre) : «Black Friday Week […] profitez de notre Offre Black Friday et bénéficiez de […] Je profite de l’offre Black Friday». Le même jour, l'aéroport de Lyon annonce «Black Week, Top départ». Un publisac québécois, celui distribué aux portes des foyers de Québec le même jour, révèle le monopole de l’expression «Vendredi fou». Il contient dix-neuf prospectus (voir ci-dessous). L'expression apparaît dans quinze d’entre eux, tantôt uniquement en français (😎, tantôt en français, mais accompagné de l’expression anglaise (3) et tantôt sous une forme quelque peu différente (Soldes fous, Jours fous et deux «Semaine du vendredi fou»; 4). L’hebdo français et l’ensemble des publicitaires devraient s’inspirer de l’exemple laurentien. L’expression américaine a facilement franchi la frontière entre les États-Unis et le Québec, mais les Québécois lui ont donné une allure locale.

Liste des prospectus: Brunet, Canadian Tire, Dormez-vous? Familiprix, Hart, IGA, Home Depot, Jean Coutu, Maison Adam, Maxi, Pharmapric, Place aux jeux, Provigo, Proxim, RRossy et Réno. Dépôt,Rona, Super C, Uniprix.

 

 

Exclamations: Fuck!

2024.03.01. La chroniqueuse Josée Blanchette aime bien parsemer ses textes de mots anglais. L’habitude fait partie de son style. Dans le Dev...