samedi 1 juillet 2023

Vente n'est pas soldes (2023)

2023-06-01. Il y a des anglicismes indéracinables : prix «régulier» au lieu de prix «courant», «anticiper» pour dire «prévoir», «vente» au sens de «soldes». L’Asulf (Association pour le soutien et l’usage de la langue française) les critique et les dénonce à toutes les occasions. C’est le cas de «vente». Il peut arriver qu’une entreprise fasse une importante vente (un terrain, une flotte de voitures, etc.). Mais, en aucun cas, ce ne peut être des soldes ou des vente au rabais. Aussi, quand les Vélos Spherik annoncent une «vente estivale (jusqu’à 25 % de rabais)» et Fortuna, une «grande vente trottoir» (Journal de Québec, 1er juin, p. 8 et 15), ils ne font que répéter un anglicisme sémantique : ils donnent au mot «vente» un sens du mot anglais «sale», sens que le mot français n’a pas. Reste à espérer que Spherik et Fortuna prendront conscience de leur erreur.

Replay, Newsletter (2023)

/ 2023-06-02. Les Québécois qui fréquentent France Info sont toujours agacés par les mots anglais inutiles annonçant la diffusion du bulletin de 20 h. On lit sur le courriel quotidien de rappel : «Retrouvez l’essentiel du JT ... / Accédez au replay du 20 h. {…} / Si vous avez des difficultés à lire cette newsletter…» (2 juin 2023). Comment le diffuseur français peut-il utiliser deux mots anglais du langage général, lesquels sont relevés par l’Académie française et neutralisés par les Québécois. L’Académie propose «en rediffusion» et «lettre d’informations» (Dire, ne pas dire, 2020). Au Québec, les expressions «en reprise» ou «en différé» semblent s’imposer de même qu’«infolettre» (un calque cependant). La liste des propositions comprend aussi, pour «newsletter» : bulletin d’information» et «infobulletin». On a même proposé «circulettre» (Alfred Gilder; 1999). L’ouverture française aux mots étrangers serait compréhensible si on avait affaire à un domaine spécialisé. Mais elle devient laxisme quand il s’agit du langage quotidien.

 

Détour (2023)

2023-06-03. Le Devoir publie une photo de l’indication «Détour» (2 juin, p. 2). C’est l’occasion de revenir sur une nuance que Robert Auclair et l’Asulf (www.asulf.org) publicisent depuis 1985. On peut très bien faire un détour volontaire pour aller voir un ami dans un village à l’écart de l’autoroute. Le mot est on ne peut plus correct. Mais si le détour est rendu obligatoire par le ministère des Transports en raison de l’affaissement de la route , il devient une déviation. De là l’indication du Robert : «’détour obligatoire, dans la circulation. (voir) déviation». Une note de Jean Darbelnet précise «L’automobiliste fait un détour de son propre chef. Par contre, il emprunte une déviation qui lui est imposée…» (Dictionnaire des particularités de l’usage; 1986). Lionel Meney, un de ses collègues, affirma, quelques années plus tard , que le mot est un emprunt direct à l’anglais qui lui-même l’a emprunté au français. Pour l’heure, l’ajustement de la langue publique reste à faire.

Exclamations: Fuck!

2024.03.01. La chroniqueuse Josée Blanchette aime bien parsemer ses textes de mots anglais. L’habitude fait partie de son style. Dans le Dev...