samedi 29 juin 2019

Entente ou «deal»? (2020)

2019-06-28. On veut souvent s’excuser de l’utilisation d’un mot anglais en ajoutant «comme on dit en latin!». Les journaux, eux, guillemettent le mot. Aussi lit-on dans le Journal de Québec : «Le ‘deal’ de la mairesse» (27 juin, p. 3). Guillemets ou non, le lecteur assimilera le mot anglais (employé par la mairesse de Montréal, Valérie Plante) tel qu’on le lui présente et l’utilisera à son tour sans se demander s’il existe un mot français équivalent. Dans les circonstances, on peut juger que l’attitude du journal est déloyale et traîtresse. Les locuteurs font appel, instinctivement et spontanément, aux mots et aux expressions que les médias leur serinent jour après jour. Si les journalistes ne savent pas remplacer le mot anglais par «entente», «compromis», «gageure», etc., les locuteurs ne connaîtront que le mot anglais et c’est ce dernier qu’ils utiliseront tout à trac.Les journalistes n’ont pas à faire fond sur les faiblesses langagières des élus même si cela révèle leur peu de souci de la qualité de la langue.

lundi 24 juin 2019

Rue de l'Atateken? (2019)

2019-06-21. On a la rue Taniata à Lévis, laquelle signifie rue des Peupliers. On aura dorénavant une rue Atateken (fraternité ou sororité) à Montréal. Il faut en savoir gré aux autorités. Les deux noms posent quand même un problème. La juxtaposition des spécifiques amérindiens (taniata et atateken) aux génériques français, avenue et rue, devrait comporter, à première vue, la préposition «de». On a la rue de la Bravoure au nord de la capitale (non «rue Bravoure»), laquelle serait sans doute .«Bravery Street» en anglais. En somme, l’abandon de la préposition n’est pas une pratique limpide. La simple juxtaposition laisse croire qu’on a affaire à deux patronymes (monsieur Taniata! madame Atateken!). Les citoyens apprécient l’insertion des toponymes amérindiens. Ils méritent bien une explication quant à leur formation.

mardi 11 juin 2019

L'avenir ou le futur? Distinction à faire (2019)

2019-06-11.Si l’on se fie à la distinction que fait l’Académie française entre les substantifs « avenir » et « futur », le gouvernement fédéral et le premier ministre ne prennent pas grands risques en proclamant : « Un futur plus propre » = « A cleaner future » (les journaux, 11 juin). L’Académie précise « Avenir désigne une époque que connaîtront ceux qui vivent aujourd’hui, alors que le futur renvoie à un temps plus lointain, qui appartiendra aux générations qui nous suivront ». Une traductrice des Nations Unies, Myriam de Beaulieu, écrit à propos du choix à faire : « On en oublie la nuance… au point de sembler nous catapulter dans un avenir lointain, dans un décor de science fiction presque». Le français fédéral canadien ignore cette subtilité. Même les Québécois ont de la difficulté à la garder à l’esprit tant est décisive l’influence de l’anglais en Amérique.

lundi 3 juin 2019

RIP: Michel Serres: «une langue est un iceberg»

Michel Serres vient de mourir (1930-2019). Voici, à titre d'hommage, une de ses réflexions sur les langues: « … une langue vivante?... C’est une langue qui peut tout dire…. Une langue meurt de ne pas pouvoir tout dire à un moment … une langue vivante est un iceberg… ce qui est important… c’est la partie immergée…les langues spécialisées…corpus des charpentiers, corpus des musiciens, ... une langue vivante est la somme … de ces langues spécialisées. Il suffit… qu’une langue vivante perde un ou deux de ces corpus et elle est virtuellement morte, parce qu’elle ne peut plus tout dire…. Enseigner dans une autre langue consisterait à supprimer purement et simplement un des corpus qui font le français… » (Défense et illustration de la langue française aujourd’hui; Paris : France Info, 2018, p. 85-88).

Exclamations: Fuck!

2024.03.01. La chroniqueuse Josée Blanchette aime bien parsemer ses textes de mots anglais. L’habitude fait partie de son style. Dans le Dev...