dimanche 19 mars 2023

Dans le cadre de... (2023)

2023-02-29. L’expression «dans le cadre de» est souvent détournée de son sens premier. Un entrefilet de la Presse canadienne débute ainsi : «Dans le cadre du Mois de la justice, […] Juripop a annoncé le retour de ses consultations gratuites…» (Le Devoir, 28 février, p. 2). M.É. de Villers écrit prudemment «Au sens de ‘à l’occasion de’, l’emploi de la locution est maintenant passé dans l’usage» (Multi dictionnaire…; 2021). D. Péchoin et B. Dauphin en notent aussi l’usage, mais il font une recommandation : «Dans l’expression soignée, en particulier à l’écrit, préférer […] les équivalents : à l’occasion de, en liaison avec, pendant, etc.» (Dictionnaire des difficultés …2014). Mais si le programme du Mois annonce: 27 février, 11 h : Retour des consultations gratuites (Juripop), il faudrait accepter la locution.

Académique ? (2023)

2023-02-27. Les remarqueurs que sont les membres de l’Asulf (www.asulf.org) et les locuteurs en général s’appuient sur des outils correctifs. Je profite de l’emprunt d’un volume récent pour relever une forme fautive courante du mot «académique» et en reproduire une observation de l'auteur. On a lu la manchette «Liberté académique : deux poids…» (Le Journal de Québec, 23 février). Anne Fonteneau critique l’expression «performance académique». Elle écrit : «L’adjectif […] a soit le sens de ‘qui relève d’un établissement où l’on enseigne les arts et le sport ou d’une société littéraire ou scientifique', soit celui de ‘conventionnel, formel’. C'est un anglicisme sémantique dans le sens d’universitaire ou scolaire ». Et la professeur corrige : il faut écrire « performance scolaire» . Voilà un exemple des mille fautes relevées par l’autrice dans la presse laurentienne de septembre 2018 à aout 2019. Le signalement du volume est le suivant : 365 jours, 1000 fautes (Montréal : les éditions JFD, 2021; 513 p.).

 

Bullshiter (2023)

2023-02-26. Bernard Drainville, ministre de l’Éducation, de l’Instruction publique comme on l’a dit par le passé, se permet une expression de bas étage : «Vaut mieux dire la vérité que de bullshiter» (Le Journal de Québec, 23 février, p. 2). Les médias ont souligné que, sur le fond, le ministre a raison, mais qu’il a dérapé en employant le mot. Cependant, rares sont les critiques qui ont proposé des solutions de rechange. Il est vrai que l’expression est apparue dans les répertoires correctifs au cours des deux dernières décennies. Jean Forest l’inscrit dans son inventaire en 2008 (Le Grand Glossaire des anglicismes). Jacques Laurin avait fait de même en 2004 (Les Américanismes). On y suggère des équivalents : «… que de déconner», «… que de raconter des conneries», «…que de mentir», «…… que de bluffer», etc. Reste à les assimiler et à les utiliser spontanément le moment venu.

Bagels ou baguels ?

2024.04.01. Les bagels que l’on trouve sur le marché pourraient être des baguels. En français, cela va sans dire! Selon Lionel Meney, «bagel...