jeudi 28 novembre 2019

Ba-baille! boss

Le français des Québécois est en très grande partie dominé par la langue américaine. Les journaux, sauf exception, ont des réflexes de colonisé. Il y aura de nombreux fonctionnaires municipaux de la capitale qui prendront leur retraite d’ici à cinq ans. Ces veinards peuvent déjà planifier la salutation qu’ils réserveront à leurs supérieurs et s’inspirer de la manchette du Soleil (27 novembre, 1e p.) : «Bye-bye! patron». Le journal a besoin de ses lecteurs et de capitaux. Il devrait aussi se donner des objectifs : franciser le langage à l’occasion (Adieu! Patron), l’ouvrir à d’autres influences que l’américain (Tchao! patron) ou le québéciser au maximum (Ba-baille! boss). Oui, vraiment le Soleil doit surmonter sa crise pécuniaire et existentielle.

dimanche 10 novembre 2019

Ancien combattant ou Vétéran? (2019)

2019-11-09. Madame Isabelle Légaré (Le Nouvelliste) écrit, parlant d’anciens militaires des Nations unis : «ils font partie du regroupement «Vétérans UN-Nato Canada »(Le Soleil, 9 novembre, p. 38). Habituellement, un vétéran est une personne qui a de l’expérience et qui est toujours en poste. Prenons l’exemple des joueurs de hockey : un vétéran y est un joueur qui a plusieurs années d’expérience et qui fait toujours partie de son équipe. Il en va de même pour les militaires. Les dictionnaires d’usage abondent en ce sens. Le traducteur Pierre Daviault écrit à propos du mot anglais «Veteran » : « Ancien combattant, ex-militaire, soldat libéré; vétéran implique l’idée d’un vieux soldat» (Langage et traduction). Bref, les témoins de la chroniqueuse n’étaient pas des vétérans mais plutôt d'anciens combattants. Il faudrait tenir compte de la distinction. 

mercredi 6 novembre 2019

Vernissage ou lancement de volume?

Une amie me fait parvenir une invitation à un vernissage helvétique. La manchette du courriel se présente (fidèlement) ainsi : «Parution nouveaux livres et vernissage au 30.11.19». Et l'auteur écrit: «... j'ai le grand plaisir de vous annoncer la parution et le vernissage de mes trois derniers ouvrages: Frères d'âme, poèmes, L'Amour est aveugle, roman érotique....». Tous savent qu'on peut assister à des vernissages de peintures, c'est-à-dire à la réception d'ouverture d'une exposition... de peintures. On peut maintenant assister à des vernissages de livres si on se fie à l'invitation qui circule. Mais il y a plus: le glissement doit être réel puisque l'Académie fait déjà un commentaire sur le sujet: «Il convient de réserver («vernissage») aux arts plastiques et de ne pas l'étendre abusivement à d'autres activités artistiques, comme le lancement d'un disque, d'un livre ou la première d'un spectacle» (Dire, ne pas dire, vol. 5, 2019, p. 164). Jusqu'ici, au Québec, on allait à un lancement de volume et à un vernissage de peinture. Espérons que le virus ne traversera pas l'Atlantique.

mardi 5 novembre 2019

Conseil général spécial (?)

On a parfois l’impression que la Presse canadienne et ses journalistes sont insensibles aux efforts de correction que mènent l’Office québécois de la langue et le portail Termium de l’État fédéral. Les expressions «assemblée générale spéciale », «réunion spéciale » et tutti quanti y sont dénoncées. Pourtant, on semble se complaire à utiliser «conseil général spécial» (trois fois en vingt lignes et absence de solutions de rechange) dans un entrefilets récent (Le Soleil, 2 novembre, p. 3). Une consultation rapide de Termium, du Français au bureau, du Multi dictionnaire aurait alerté les journalistes. Le Multi aligne trois définitions de l’adjectif «spécial» et six formes fautives dont «spécial. Anglicisme au sens de ‘extraordinaire’». Un exemple suit : «Une assemblée extraordinaire (et non spéciale)». Il est incompréhensible et inconcevable qu’on serine des formes fautives aux lecteurs francophones.

Exclamations: Fuck!

2024.03.01. La chroniqueuse Josée Blanchette aime bien parsemer ses textes de mots anglais. L’habitude fait partie de son style. Dans le Dev...