Les Québécois sont habituellement fiers de leurs expressions courantes. Souvent ils ignorent qu’elles sont des traductions littérales de l’anglais. En voici une tirée du domaine sportif : «Les Chiefs ont eu besoin de tout leur petit change… (Le Journal de Québec, 25 novembre 2024, p. 45). Le franglicisme «change» est un classique. Alphonse Lusignan l’a épinglé en 1890. Étienne Blanchard a fait de même en 1914. Cent ans plus tard, Lionel Meney (Dictionnaire québécois-français) releva l’expression : «Avoir besoin de tout son petit change … [utiliser jusqu’à ses dernières ressources; réussir à grand peine] […] ‘… les Nordiques ont eu besoin de tout leur p’tit change pour venir à bout de la bande à Gretzky’ … : de toutes leurs ressources… ». L’expression, inspirée de l’anglais «small change», masque les tournures françaises : «Les Chiefs ont eu grand peine…», « réussirent à grand peine…».
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