2015.11.12. Il y a une semaine, l’avocat Mathieu posait la question : Pourquoi s’appeler encore une province? (Le Devoir, 5 novembre, p. A-8). Les arguments présentés étaient d’ordre constitutionnel : dans une fédération, les entités membres sont autonomes et souveraines en certains domaines. Ce n’est pas le cas des provinces. Le toponyme « province of Quebec » a été employé dans la Commission accordée à James Murray le 14 novembre 1763. On l’a traduit de manière littérale, ce qui était correct à l’époque. Cependant, la dévolution de pouvoirs à la province par le suite a rendu l’expression de plus en plus inadéquate. L’écart entre les deux notions s’est élargi au point où le premier ministre Jean Lesage et le ministre G.É. Lapalme (avec le concours du jeune Office de la langue française) entreprirent, lors de la Révolution tranquille, de corriger l’expression devenue un « énorme anglicisme » (au dire du journaliste J.M. Léger). Entre 1763 et les années 1960, le Québec et les « provinces » du Canada sont devenus des États. En français, la distinction s’impose.
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