mercredi 3 avril 2024

Clair (à propos d'argent)

2024.03.05. Il est compréhensible qu’un travailleur dise : «… le gouvernement […] a juste à nous donner notre paye claire…» (p. 23), mais il est impardonnable que le Journal de Québec en fasse une manchette de la Une (4 mars). L’anglicisme «clair», pris au sens de «net», est dénoncé depuis belle lurette. Gérard Dagenais écrit, c’était en 1967, «Employer l’adjectif ‘clair’ pour exprimer cette qualité dont l’adjectif ‘net’ indique la présence dans un objet, c’est commettre un anglicisme» (Dictionnaire des difficultés de la langue…). Au tournant du siècle, Lionel Meney a relevé quelques exemples de l’anglicisme, dont «635 piastres claires» (Dictionnaire québécois-français; 2003). Il juge qu’il s’agit d’un calque de l’anglais. Le Journal peut à juste titre reproduire la citation dans l’article, signé Gabriel Côté, mais il devrait éviter de reproduire le calque en première page, surtout qu’on modifie la phrase, trouver un nouveau titre et y afficher un mot français correct : «notre paye nette», par exemple.

 

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