Faute d'un entretien conséquent (2024)

 2024-09-11. On emploie souvent à tort l’adjectif «conséquent». Jean-François Nadeau écrit : «… les édifices sont en si mauvais états, faute d’un entretien conséquent, que…» (Le Devoir, 9 septembre 2024, p. A3). Pris au sens d’important, de considérable, d’appréciable, on le juge tantôt familier (Usito) et tantôt fautif (le Multi dictionnaire). L’Académie française en fait un barbarisme. Un professeur agrégé de lettres modernes, Bruno Dewaele, lui consacre des lignes instructives : « le malheureux adjectif est invité partout, avec d’autant plus d’enthousiasme qu’il n’a, la plupart du temps, sa place nulle part! Bien inspirés nous serions, en l’occurrence, de nous souvenir de son contraire […] ‘inconséquent’, qu’il ne viendrait à l’idée de personne d’utiliser au sens de ‘négligeable’, ‘insignifiant’. C’est que ‘conséquent’ n’a jamais voulu dire ni ‘important’ ni ‘considérable’» (De l’aborigène au zizi; Michel Lafon, 2016). Il est vrai qu’un «entretien inconséquent»…