vendredi 1 novembre 2024

Pour un autre 24 mois ? (2024)

2024-10-01. Madame Josée Legault devrait écrire «… pour 24 autres mois» plutôt que «.. pour un autre 24 mois» comme elle le fait (Journal de Québec, 1er octobre, p. 23). Cette dernière façon d’écrire ou de dire lui est «soufflée» par l’anglais «… for another 24 months». Si la chroniqueuse consulte un dictionnaire de traduction (Le Grand Robert & Collins par exemple), elle verra que l’expression : «in another 20 years» devient «dans vingt ans» en français et non «dans un autre 20 ans». Le linguiste Joseph Hanse note tout simplement : «’Autre’ suit le nombre : Cent autres. Les dix autres » (Nouveau dictionnaire des difficultés…; 1983). Pour sa part, Lionel Meney, professeur à l’Université Laval, observe : «L’adj. autre, employé avec un nom de nombre, doit toujours être placé après ce nom de nombre…» […] infl. possible de la constr. angl. ‘another + numéral’» (Dictionnaire québécois-français; 1999). En somme, le franglicisme devrait être évité à l’avenir.

 

Préposés aux bénéficiaires (2024)

2024.10-02. Vous êtes abonnés à une bibliothèque publique. Que diriez-vous si on vous désignait par l’expression « bénéficiaires» de la bibliothèque ? Et si on identifiait les bibliothécaires chargés du service au public comme des «préposés aux bénéficiaires» ? Vous pourriez souligner qu’un préposé, par définition, s’occupe d’un domaine d’activités et non d’êtres humains. De même, vous pourriez soutenir que la bibliothèque ne vous verse pas de bénéfices, mais vous fournit des services documentaires. Si, en matière de santé, on applique un regard similaire à l’extrait «… raccompagnement de deux préposés aux bénéficiaires» (Québecor Médias, Vos infos à la source, 2 octobre, 17 h 47), fera-t-on les mêmes observations»? Les bénéficiaires, en la matière, seraient de curieux bénéficiaires! Et les préposés, habituellement assignés aux vestiaires, au chauffage ou à l’ouverture des barrières, se verraient chargés de personnes malades ou souffrantes. Et dire qu’on avait «aide-soignant» à portée de main!

Chez Banque nationale ? (2024)

2024-10-03. À Québecor Média. On écrit dans votre infolettre (3 octobre) : «Panne chez Banque Nationale». Il serait beaucoup mieux d'écrire: «:Panne à la Banque...». On emploie «chez» avec des noms propres (Chez Laliberté, Chez Bombardier...) et également avec des appellations d'entreprises assimilables à des noms propres (Chez Métro, Chez Costco, Chez Rona, Chez Sears…). Mais il ne faut pas dire «Chez Caisses Desjardins» ou «Chez les Caisses …». En revanche, «Chez Desjardins» est correct. Le Français au bureau (2014) précise : «’chez ‘ s’emploie devant un pronom ou une appellation de personne […] peut s’employer devant un nom d’entreprise ou de commerce si ce nom est constitué d’un nom de personne […]. Si le nom d’entreprise est formé d’éléments autres que des noms de personnes, la préposition «à» est préférable». D’où la proposition faite ci-dessus.

Pont d'étagement ? (2024)

2024-10-04. Le Journal de Québec propose à ses lecteurs une manchette pour le moins discutable à propos du pont envisagé au croisement de l’autoroute Robert-Bourassa et du boulevard Lebourgneuf :«Le pont d’étagement… » (Le Journal de Québec, 3 octobre, p. 13). L’expression devrait être réservée aux fonctionnaires du ministère des Transports. Au départ, on l’a inventée dans de bonnes intentions : éviter le mot anglais «overpass». L’Office de la langue l’a entérinée sans doute à contre-cœur. De fait, elle n’a pas eu de parenté : ni autobus, ni passerelle d’étagement! De plus, elle ignore l’usage européen. À cet égard, on peut lire sur le site de l’OQLF : «En Europe, on utilise souvent le seul terme générique 'pont' pour désigner tout aussi bien les ponts qui sont érigés au-dessus d'une autre voie de communication que ceux qui le sont au-dessus d'un cours d'eau» . Bref, l’expression devrait être réservée aux spécialistes du Ministère et ne pas exercer un monopole comme c’est le cas dans l’article du journal: quatre occurrences sans contrepartie.

 

Pour un autre 24 mois ? (2024)

2024-10-01. Madame Josée Legault devrait écrire «… pour 24 autres mois» plutôt que «.. pour un autre 24 mois» comme elle le fait (Journal ...