2024-12-18. Une tournure traditionnelle
discutable: telle est le cas d’«Avoir de la misère». On l’entend et on la lit
encore. Elle est présente dans un article du Journal de Québec (16 décembre, p.
:
«On a de la misère, parce qu’avec nos anciennes caisses…». L’extrait est celui
de Peter Sergakis , président de l’Union des tenanciers de bars. On notera au
départ qu’on ne retrouve pas la tournure dans les dictionnaires ou les
répertoires européens, dont «Expressio.fr», le plus important. Ici,
au Québec, on la critique depuis au moins la fin du XIXe siècle. Alphonse
Lusignan écrit : «Ne disons plus : j’ai eu beaucoup […] de misère […] mais
beaucoup de ‘peine’, de ‘difficulté’…» (Fautes à corriger; 1890). Le grammairien
Gérard Dagenais est à peine moins radical : «… ce barbarisme […] est à
proscrire. Il ne faut pas dire ‘j’ai de la «misère» à peindre… mais j’ai
beaucoup de difficulté… » (Dictionnaire des difficultés…; 1967). De nos jours,
l’OQLF note que la tournure fait partie du langage familier. C’est-à-dire qu’on
devrait l’éviter dans les communications institutionnelles.
dimanche 5 janvier 2025
Tournures: Avoir de la misère (2024)
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