samedi 31 août 2024

Vénézuéla ou Venezuela... en français (2024)

2024-08-01. L’article éditorial du Devoir (31 juillet, p. A6) a pour titre « Le Venezuela tourne en rond ». Les Vénézuéliens donc. L’adjectif porte trois accents. Le politonyme en fait l’économie. Comment expliquer cet écart? Il faut reconnaître que la graphie sans accents est d’usage général. C’est celle adoptée et recommandée par tous les dictionnaires. De même, on y constatera que l’adjectif «vénézuélien», son féminin et ses trois accents aigus font également l’unanimité. Un autre toponyme, celui du Pérou, pays voisin, est traité de manière différente : «Perù» en espagnol est rendu par «Pérou» et son gentilé est «péruvien». En français, on met un accent aigu sur le «e». Logiquement, on devrait en faire autant avec «Vénézuéla», puisque «le nom ne dépend pas de la chose mais de la langue dans laquelle on s’exprime» (Ange Bizet, Défense de la langue française, 3e trimestre 2007). Mais le défi est de taille!

Assassiné ou tué par une voiture ? (2024)

2024-08-02. Vous aurez peut-être lu la manchette «Le chef du Hamas tué par un engin explosif…» et la première phrase de l’article «Le haut dirigeant du Hamas […] aurait été assassiné hier par un engin explosif…» (Québecor, Vos infos à la source, 1er août). Un engin peut-il assassiner quelqu’un? Amusons-nous à multiplier des exemples de même nature : «piéton assassiné par une voiture», «bucheron assassiné par un arbre» ou encore «une automobiliste assassinée par un pistolet». L’assassinat suppose un assassin, c’est-à-dire une personne ou un organisme qui a prémédité son action. La phrase aurait été acceptable si on l’avait coupée après «… aurait été assassiné hier». La première est tout à fait correcte.

Toponymie: De Salaberry... (2024)

2024-08-03. On lit dans le Devoir «… le secteur de l’avenue De Salaberry et de la rue De Maisonneuve» (2 août 2024, p. A3). Si l’on veut absolument insérer la préposition «de» dans les deux odonymes, il faudrait donner les prénoms et noms au complet : Charles-Michel de Salaberry» et «Paul Chomedey de Maisonneuve» ou «Sieur de Maisonneuve». On n’emploie pas la particule si l’on énonce le seul nom de famille observe-t-on dans le Bordas des pièges et difficultés… (Jean Girodet). On poursuit : «Elle s’emploie seulement si l’on énonce le prénom ou le titre nobiliaire … ». Un exemple suit : «Alfred de Vigny fut un grand poète ou Vigny fut un grand poète (mais non ‘de Vigny fut …’». Si les services de toponymie optent pour les seuls patronymes, il y aurait lieu de négliger la particule onomastique. Les responsables de la toponymie de Québec et du Québec devraient inscrire le sujet à leur ordre du jour. Un jour ou l’autre!

 

Secrétaire «corporative» (2024)

2024-08-03. Un appel d'offres de la Société de transport de Montréal est publié dans le Devoir (2 août, p. B6). Il est signé: «Nicole … / Secrétaire corporative». Secrétaire corporative? Tout à fait! L’expression serait un calque simpliste de l’anglais. De fait, on peut penser que le titre «Secrétaire corporative» est inspiré par «Corporate secretary». En français, on devrait dire «secrétaire générale». De fait, l'Office québécois de la langue française relève le franglicisme ou, si l’on préfère, l’anglicisme. L’adjectif «corporatif» existe cependant en français. Aussi peut-on parler de l’esprit «corporatif», c’est-à-dire de l’esprit de corps. Il faut donc être attentif et éviter la chausse-trape. La STM, partie de l'État québécois, semble avoir succombé cette fois-ci. Espérons qu’elle se corrigera à l’avenir.

 

Pour un autre 24 mois ? (2024)

2024-10-01. Madame Josée Legault devrait écrire «… pour 24 autres mois» plutôt que «.. pour un autre 24 mois» comme elle le fait (Journal ...