2020-01-31. Les
locuteurs ne s’arrêtent pas souvent aux expressions utilisées. Les journalistes
non plus sans doute. On lit dans le Soleil : «… une préposée aux bénéficiaires
dans un CHSLD…». Si un simple doute menait à la consultation des usuels
courants, on lirait une prudente remarque d’Usito : «Au Québec, dans
l’administration de la santé et des services sociaux, l’emploi de bénéficiaire
est parfois critiqué comme synonyme non standard de 'usager'». Guy Bertrand, de
son côté, écrit : «… dans le jargon de
l’administration de la santé, on appelle ‘bénéficiaire’ toute personne qui
reçoit les services d’un établissement de santé…» (2010). Camil Chouinard fait
une remarque semblable mais il jette du lest : les personnes qui reçoivent des
soins sont des malades ou des patients, mais les établissements peuvent les
considérer globalement comme des bénéficiaires. La préposée soigne des patients
ou des malades et l’administration comptabilise des bénéficiaires.
mardi 28 juillet 2020
lundi 20 juillet 2020
«Puis-je vous aider?»
2017.02.23 On veut souvent être gentil dans les magasins. On nous pose la question: «Puis-je vous aider?» Voici une observation de Claude Duneton sur l'expression: « Entre nous, ‘que
puis-je faire pour vous?’ a une tout autre allure, dans un magasin, que le rude
et quasi insolent ‘can I help you?’ que vendeurs et vendeuses vous servent… Oh! Je sais, ils
prennent la peine de traduire, ils vous disent d’un air d’assistante sociale :
‘Je peux vous aider?...’ On se sent
patraque, infirme. ‘Comment puis-je vous être agréable? voilà qui est
commerçant! » (Au plaisir des mots. Point, 2648, 2005, p. 178).
dimanche 19 juillet 2020
«Move»?
2015.07.19. Il existe une telle chose que le laxisme individuel des locuteurs, mais les médias devraient garder leurs responsabilités sociales à l’esprit. Si un citoyen s’exprime en franglais et dit « … je ne regrette pas mon move » (Le Soleil, 19 juillet, p. 21), le journaliste peut le citer s’il juge que cela est essentiel à la compréhension du texte ou que cela exprime un colorie provincial, mais on ne devrait pas aller au-delà. Ainsi, dans l’exemple relevé ici, le journal n’aurait pas dû adapter la citation et la reproduire dans le titre qui coiffe la photo et sa légende. #« Un bon move » se rend facilement en français : un bon choix, un bon coup, une bonne décision. Le Soleil a le mérite de présenter quotidiennement une expression rare dans ses livraisons (« Tanorexie » le même jour). Il lui faudrait aussi utiliser et diffuser les mots usuels et ne pas saper ses propres efforts.
samedi 18 juillet 2020
Charcotte, pinero et tracel (raccourci, viaduc...) (2020)
2020-07-06. Peu instruits, nos ancêtres, se sont forcés d’adapter les mots anglais à leur propre phonétique. Le chroniqueur François Bourque en relève un bel exemple dans son reportage sur le projet d’aménagement du sentier des grands domaines de Sillery (Le Soleil, 4 juillet, p. 8). Nos aïeux, après la Conquête, ont désigné le sentier qui menait du domaine Cataraqui au chemin du Foulon par le mot «charcotte». À Nicolet, on allait se promener sur le Pinero. Plus près de nous, on peut en être fier, nous avons le seul «tracel» au monde! Ailleurs, dans les contrées anglophones, ce sont des «trestles» et, en francophonie des «viaducs». À Nicolet, on se promenait «allée des pins» (Pine row). Et les personnes qui descendait ou escaladait la «charcotte» avait défiguré le «shortcut» anglais. C’était un effort d’intégration et d’adaptation d’un mot anglais. Mais on négligeait (déjà!) les mots français, en particulier «sentier» et «raccourcis». L’ignorance des mots français n’est pas nouvelle.
dimanche 5 juillet 2020
Programmation et Programme (2020)
2020-07-02. Le
mot «programmation» prend de plus en plus le sens de «programme». Le congrès des
professionnels de l’information (documentaire) aura lieu au début de novembre 2020.
Les organisateurs invitent les gens du milieu à assister «à l’ensemble de la
programmation», à distance bien sûr. Jusqu’à maintenant le mot était limité à
l’élaboration d’un programme d’activités, si on néglige le domaine de
l’informatique. On pouvait consulter le programme d’un congrès, le programme
d’un cinéma ou d’un théâtre pour un mois ou une année donnée. Et on tenait pour
acquis que les gestionnaires avaient travaillé dur à la programmation durant
des semaines. La plupart des dictionnaires s’en tiennent à la distinction
traditionnelle entre les deux notions. Ni la Banque de dépannage, ni Usito, ni
le Multi dictionnaire, ni le Petit Robert la relèvent. Le temps serait venu
d’enregistrer la synonymie qui s’installe. La distinction était pourtant
valable
samedi 4 juillet 2020
Programmation et Programme (2016)
2016.01.27. On semble confondre de plus en plus les deux
mots « programme » et « programmation ». On lit sur la
page d’accueil du site web d’Info Porneuf (27 janvier) un message à
éclipses du Cinéma Alouette (Saint-Raymond) qui se lit comme suit : « Cliquez
ici / … programmation complète ». La programmation, si on se fie aux
dictionnaires d’usage, est l'établissement ou l’organisation des programmes. Le
programme, de son côté, serait plutôt l'ensemble des films présentés au cours
d'une période. Il semble qu’on assiste à un glissement injustifié. Les
spécialistes diront qu’en confondant les deux notions on fait un barbarisme ou
on utilise une impropriété. Pour le moment, les radars correcteurs ne semblent
pas détecter le dérapage. On critique l’emploi de « programme » au sens d’«
émission » mais pas celui de « programmation » à la place de « programme ».
Peut-être faudrait-il rappeler, pour illustrer la distinction, que le mot «
programmation » appliqué aux médias se traduit en anglais par « programming ».
Graduer ou obtenir un diplôme (2019)
2019-09-19. Le
Journal de Montréal (19 septembre) écrit dans un chapeau que Brian Mulroney «a gradué
» en 1959 à l’université Saint-Francis-Xavier . Le texte dit: «l’université où
il a gradué en 1959 ». De fait, l’ex-premier ministre n’a rien gradué, pas même
ses dépenses ou ses revenus. Il a tout simplement obtenu son diplôme de
l’établissement. Les Québécois sont dopés à l’anglicisme «gradué», pris au sens
de «diplômé». Les répertoires correctifs font part de la faute. On excuse toujours le citoyen lambda de la faire. Et même les
journalistes. Mais il faut que chacun se prémunisse contre sa répétition. Aussi
faut-il l’insérer dans son propre répertoire correctif, voir ce qu’en disent ou
en pensent le directeur de la révision linguistique du journal, le Multi
dictionnaire et, surtout, la Banque de dépannage linguistique. Après ces
vérifications, on écrira peut-être «... l’université… qui lui a attribué son
diplôme en 1959 »
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