2024-07-02. Madame Mireille Elchacar propose qu’on applique la réforme orthographique, c’est-à-dire qu’on passe d’oignon à ognon… (Le Devoir, 29-30 juin, p. B10). Le Grand vadémécum, publié par Chantal Contant en 2009, propose des ajustements qu’on devrait adopter et utiliser illico : baguel au lieu de bagel et iglou (igloo) entre autres. D’autres pourraient s’ajouter : parté (au lieu de party), dgym (au lieu de gym!), toune (tune), tchomme (au lieu de chum), ouikène (weekend), fonne (fun), crouneur» (crooner), «parquigne» (parking), «coûle! (cool!), dompe (dump). Ce faisant, on suivrait l’exemple de «lousse» (loose), de «bécosse» (backhouse)et de «paquebot» (packetboat). Il va de soi que ces propositions spontanées sont des pis-aller au moment où on se retrouve bouche bée, à la recherche désespérée d’un mot qui n’existe pas. Mais la graphie serait fidèle!
mercredi 31 juillet 2024
Mots oubliés (2024)
2024-07.03. Jean d'Ormesson (1925-2017) aligne des mots oubliés: «… l’accisème, c’est-à-dire le refus apparent et trompeur de ce qu’on souhaite avec le plus d’ardeur […]. Il y a beaucoup de mots disparus qui mériteraient bien de revivre. Cavalcadour, par exemple : un homme capable de donner beaucoup de plaisir à une femme… […] ou cavillation : un raisonnement subtil et captieux. Ou encore manicordion – c’était un instrument à cordes du genre clavecin -, utilisé surtout par allusion à des amours clandestines et secrètes…» (Une fête en larmes; roman; Paris : Robert Laffont, 2005, p. 182).
Bagel ou baguel? (2024)
2024-07-04. Les rectifications orthographiques peuvent être considérées comme des éléments de la qualité de la langue. Les Québécois et les Québécoises consomment ou, au moins, connaissent ces petits pains en forme d’anneau qu’on désigne à l'écrit comme des «bagels», qu’on nomme «baguels» en français et non «bajels». Les Américains ont adapté l’orthographe du mot provenant du yiddish (beigl ) et de l’allemand (beigel). Les francophones québécois ne sont pas parvenus à s’entendre sur la graphie «bagel» et la prononciation fantaisiste (!) «baguel». Il y aurait lieu que les propriétaires de «baguèleries» ou de «baguelleries» coordonnent la graphie et la prononciation du produit. Le mot «baguel» apparaît dans des dictionnaires, dans le Grand vadémécum des rectifications établies en 1990 et l’OQLF le recommande. La synchronisation graphie-prononciation serait une amélioration logique.
Vélos disponibles chez... (2024)
2024-07-05. À Giant Québec et à Mathieu Performance. Vous publiez un rez-de-chaussée publicitaire dans le Journal de Québec du 5 juillet (p. 17). On y lit : «35 % de rabais sur les vélos de montagne […] Disponibles chez Giant [et chez] Mathieu performance». «Disponibles»? Deux courtes observations sur le sujet. L’une signée Gérard Dagenais et datée de 1967 : °«En Amérique du Nord, la publicité a donné à l’adjectif anglais ‘available’, qui traduit ‘disponible’, le sens ‘d’en vente’ et l’on doit se garder de prêter cette signification au terme français». L’autre, plus récente, du Multi dictionnaire (2021) : «Disponible. Anglicisme au sens de ‘en vente’, ‘offert’. Le livre sera en vente (en non ‘disponible) dans les librairies». En somme, il y aurait lieu à l’avenir d’éviter, dans le même contexte, l’emploi fautif de l'adjectif «disponible» et de le remplacer par «en vente» ou, s'il y a lieu, par «en soldes». Ou tout au moins de soumettre, dans un premier temps, l’observation à un spécialiste.
Un penthouse ? (2024)
2024-07.06. Il est compréhensible que «penthouse» désigne l'appartement que possédait Shéphane Huot à Miami. C’est le mot anglais utilisé aux États-Unis. Le journaliste Vincent Desbiens s’en contente et le journal le répète en manchette (Le J. de Qc, 6-7 juillet, p. 1 et 7). Il peut exciper du fait que les dictionnaires ne proposent pas de synonymes. Le Grand Robert & Collins se contente d’une description : «appartement de grand standing (construit sur le toit d’un immeuble)». Le Petit Robert contient le mot et sa définition. Cependant, on néglige de faire le lien avec un synonyme présent dans le dictionnaire : «attique : Étage placé au sommet d’une construction…». La lexicologue Michèle Lenoble-Pinson propose (1991) effectivement le mot et même une expression plus classique : «appartement-terrasse». Va pour le penthouse de Miami. À Montréal, à Paris ou Bruxelles, ce pourrait être un attique ou un appartement-terrasse.
Démarrer un casse-croûte (2024)
2024-07-08. On peut lire, à propos du verbe «démarrer», le commentaire suivant dans le Dictionnaire québécois-français (1999) : «auj.(ourd’hui), en français standard, le v.(erbe) […] est normalement intrans.(itif); cependant on trouve des cas d’emploi semblables en France». Des exemples suivent, dont «démarrer une entreprise». On écrit dans le Soleil (8 juillet) : «... la folle aventure de démarrer un casse-croûte». Somme toute, tant à Paris qu’à Québec, on ne tient pas toujours compte du fait que le verbe est d’abord intransitif. On peut comprendre «démarrer sa voiture» (ou le moteur). Mais peut-on aller jusqu’à dire «démarrer un casse-croûte» ou «démarrer une bagarre»? Il serait plus juste de dire «ouvrir un casse-croûte» et «provoquer une bagarre». Les répertoires correctifs, on le notera, n’osent pas toujours se prononcer : l’usage est impérieux et rédhibitoire.
Pour un autre 24 mois ? (2024)
2024-10-01. Madame Josée Legault devrait écrire «… pour 24 autres mois» plutôt que «.. pour un autre 24 mois» comme elle le fait (Journal ...
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2024.03.01. La chroniqueuse Josée Blanchette aime bien parsemer ses textes de mots anglais. L’habitude fait partie de son style. Dans le Dev...
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2014.10.20. Les organisateurs de Woodstock en Beauce déclarent forfait, reprennent leurs billes, abandonnent, renoncent, mettent fin à l’ent...
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2021-10-02. Racisme «systémique»? Que veut dire l’adjectif? Que le racisme serait élaboré, pensé, commandé, mis en page et mis en vigueur, ...